Histoire du Mouvement Gay

Juin 1969 : émeutes de Stonewall. C'est une réponse aux persécutions de la police qui avait fait une descente dans un bar gay, le Stonewall Inn dans Greenwich village à New York. Ces émeutes ont duré deux jours et deux nuits. Menées par un petit groupe de jeunes homosexuels, elles montrent dans quel état de colère et de frustration ils étaient par rapport à la condition homosexuelle. A la suite de cet événement la colère générale explose. Plusieurs mouvements se fondent comme le Mouvement de Libération des Gays aux Etats-Unis, le Front de Libération Gay en Angleterre. Ces mouvements ont une dimension plus radicale que les précédents, portant le débat sur la place publique. Transformation de « homosexuel = discret » en « gay = public ».

1971 : Fondation du FHAR en France. Ses revendications sont « la libre disposition de notre corps, avortement et contraception libres et gratuits, droit à l'homosexualité et à toutes les sexualités, droit des mineurs à la liberté du désir et à son accomplissement ». Sa démarche est identique à celle du mouvement féministe : « le rapport d'exploitation économique entre hommes et femmes fonde sa permanence sur le système de valeur patriarcales ; la normalisation des sexualités est un effet de cet ordre patriarcal, qu'il faut définitivement abolir » et dénoncent évidemment la médicalisation de l'homosexualité. Contrairement à Arcadie, le FHAR a donné une visibilité radicale au combat gay et lesbien dans les années 70 notamment par son expression dans un journal de gauche : Tout !, son intervention dans des meeting politiques communistes ou encore la perturbation d'un congrès international de sexologie à San Remo.

1974 : Le FHAR disparaît et laisse place à plusieurs groupes. Devant le nombre croissant d'hommes ne militant que pour la reconnaissance de l'homosexualité masculine, les femmes du FHAR forment le groupe des Gouines rouges pour lutter d'avantage contre le sexisme et la phallocratie.
Des militants décident de se regrouper dans une nouvelle structure très souple, le GLH dont chaque groupe s'organise de manière autonome.

1979 : Une reconnaissance sociale se fait peu à peu grâce à la multiplication d'associations, de manifestations en mémoire des émeutes de Stonewall, de publications comme la revue Gai Pied. Les revues scientifiques n'osent plus affirmer que l'homosexualité est une tare, de plus en plus de personnalités revendiquent leur homosexualité ou dénoncent l'homophobie.
À l'initiative du Groupe de Libération Homosexuelle de Marseille (une des variantes du GLH) se fondent les UEH : Universités d'Été Homosexuelles, à cette occasion se crée aussi le Comité d'Urgence Anti-Répression Homosexuelle (CUARH).

1984 : L'épidémie de SIDA se répand. Suite au décès de Michel Foucault, son compagnon Daniel Defert fonde l'association AIDES. C'est également dans ce contexte qu'Act Up se fonde en 1989.

1994 : Création de SOS Homophobie : son projet est d'ouvrir une ligne téléphonique pour répondre spécifiquement aux problèmes des violences que subissent gays et lesbiennes qui leur permet également d'établir un rapport annuel, véritable observatoire de l'homophobie en France.

1998-1999 : Le débat sur le PACS (Pacte Civil de Solidarité) permet de faire de l'orientation sexuelle une véritable question de société.

Années 2000 : Malgré la continuité du succès des marches des fiertés, l'engagement associatif ralentit alors que depuis le PACS il n'y a pas d'avancée révolutionnaire...